30 octobre 2012

La planète des singes

Lundi matin je quittais la Suisse que j'aime tant, pour retrouver l'espace de quelques jours, pour cause d'obligation personnelle, le chaos indien dans lequel j'ai vécu et duquel je n'avais eu aucun mal à me déshabituer.

Je profitais du vol Genève-Zurich pour jeter un regard déjà nostalgique aux alpes enneigées.


A mon arrivée à l'aéroport de Delhi, qui a été entièrement relooké il y a 2 ans, en regardant ces mains qui font mine de nous accueillir tout en zénitude je ne pouvais m'empêcher de penser...


 ... que par souci d'honnêteté ils auraient dû les positionner dans l'autre sens pour prévenir tous ces malheureux touristes à peine descendus de l'avion que d'une manière ou d'une autre ils allaient se faire entuber.


Outre le traditionnel accueil chaleureux de mes amis indiens de Delhi , Sumit et Nikita, je cachais ma joie à l'idée d'être de retour.

Jusqu'à ce qu'un événement imprévu vienne bousculer ma journée et me rappeler que si l' Inde ne devait avoir qu'une qualité ce serait celle d'être toujours là où on ne l'attend pas.

Je plante le décor. Delhi, quartier chic, 1er étage, début d'après midi.
Je fume ma cigarette sur le balcon et réintègre l'appartement sans m'apercevoir qu'on s'est embusqué dans mon sillage.

Alors que je m'apprête à sortir de ma chambre Niki me crie d'un ton menaçant :"Béné don't go out ! "

Mon cerveau occidental pris d'un coup de folie ne fait qu'un tour et pense à la maid qui a sûrement du faire les sols, mais soudain ramenée à une réalité indienne qui ne tient pas compte de ce genre de considération je reconsidère la chose.
C'est là, qu'au beau milieu du salon, j'aperçois un singe en train de bouffer une orange.


Niki part se réfugier dans sa chambre, moi par sens des priorités je fais des photos, (pardonnez la piètre qualité de la photo mais la seule chose à laquelle j'ai pensé c'est à ne pas mettre le flash de peur que le singe ne me saute dessus) et la maid, elle, regarde avec des yeux médusés la créature entre temps montée sur la table, engloutissant le repas qu'elle venait juste de préparer.


Aucune de nous trois n'a essayé de dégager le singe.

Qui s'est déjà fait agresser une fois par des singes en Inde (ce qui a été mon cas poursuivie par 8 langurs à Mussoorie et je vous assure que ce jour-là j'ai battu un record de sprint) connaît leur rapidité, leur violence, même quand on a eu la chance d'échapper à leurs dents sont acérées, à leurs morsures profondes et infectieuses voire mortelles s'ils sont enragés.

La maid, sans doute la plus aguerrie de nous 3, m'a sommée de m'enfermer dans la salle de bain de ma chambre afin de m'éviter d'être sur le chemin de la bête quand il déciderait de ressortir par le balcon.

Il est sorti tel qu'il était venu, en sautant du 1er étage, tel un gentleman primate cambrioleur.


Non sans avoir auparavant suivi scrupuleusement l'élégant adage marseillais : "Fais du bien à Bertrand il te le rend en cagant".


C'est sur cette note poétique que se termine cette mésaventure et j'en profite pour dédier également le titre de cet article à la majorité des hommes qui peuplent ce pays.
Je vais encore me faire des amis...

28 octobre 2012

Tombe la neige

Nous aussi côté suisse nous avons pu surfer sur la vague de froid qui s'est abattue sur une partie de la France.

Même si ça caillait vraiment, on a trouvé absolument génial de voir tomber la neige le 28 octobre, c'est notre côté maso.

A Genève même la neige n'a pas vraiment tenu, mais l'autoroute et les villages alentours affichaient des airs de pré-noël.



Neige sur les montagnes du jura


25 octobre 2012

La plage inattendue

Comme chacun sait, en Suisse y'a pas la mer, mais on peut s'adonner aux joies de la baignade tout l'été dans les innombrables lacs du pays.

Un samedi, mus par une furieuse envie de fraîcheur, nous avons entrepris de faire le tour du lac Léman pour trouver un spot de baignade qui ne soit pas surpeuplé.

Nous avons trouvé un petit coin de paradis dans le canton de Vaud, à 1h de Genève, je vous laisse admirer le décor

 
une petite crique nichée entre vignes à perte de vue et sommets enneigés
 
 
 
Mais la surprise fût de découvrir une plage occupée uniquement par des septuagénaires TOUS A POIL !
 
N'étant, ni Mandarine ni moi, ni particulièrement gérontophiles, ni adeptes du naturisme malgré nos corps de rêve... je m'empressais d'aller vérifier le panneau pensant que nous étions les intrus.
 
 
Mais que nenni !
 
Le grand jeu sur cette plage, c'est d'être en string jusqu'à 13h, heure habituelle de la ronde de la police municipale, comme MONSIEUR dont le string ne doit pas se trouver dans tous les commerces...et madame qui en a un mais il faut vraiment le voir...
 
 
Et de l'enlever en moins d'une minute une fois la police partie.
(non vous ne verrez pas de photo, faut pas pousser).
 
Après recherches sur internet, j'ai vu qu'il s'agissait en fait de LA plage naturiste illégale de tout de lac Léman, il a fallu qu'on tombe dessus !
 
Contre toute attente cette plage est devenue notre spot de baignade préféré, le cadre est féerique et les gens tous nus très sympas.
 
Est-ce qu'on a fini par enlever les maillots, la réponse est NON.

24 octobre 2012

La fondation Gianadda

Aujourd'hui je fais dans le culturel, sans doute pour me dédouaner de ce que je vais publier demain...

Début septembre nous avons fait une escale culturelle à Martigny dans le canton du Valais.

 
Je ne vous cache pas que si Mandarine et moi avons décidé de pousser la porte de la Fondation Gianadda, pourtant renommée en Suisse Romande, c'est uniquement parce que le musée du St Bernard (oui, oui le chien) dans lequel nous avions placé beaucoup d'espoir était assez décevant et que nous avions donc un peu plus de temps devant nous.


En plus de ses expositions permanentes la fondation Gianadda accueille depuis le mois de juin jusqu'au 25 novembre la collection privée d'un couple de milliardaires suisses, les Merzbacher, proches amis du fondateur, à qui ils ont prêté l'intégralité de leur collection.

Les Merzbacher sont obsédés par le thème de la couleur, ce qui rend l'expo très vivante.

Ici la "pelouse ensoleillée" de Van Gogh

 
 
Et ce tableau qui a sûrement du inspirer le créateur des télétubbies, de Miro, qui, contrairement à ce que son nom indique, n'était pas aveugle.

 
Ce jour là étant férié dans le canton de Genève mais pas en Valais, nous avions la fondation Gianadda quasiment pour nous et ça procure un certain plaisir de pouvoir regarder de vrais Van Gogh, Kandinsky, Picasso, Monet, Lautrec... et j'en passe, en toute tranquilité.
 
 
On peut aussi se balader dans le très beau jardin de la fondation où trônent différentes sculptures, celle-ci par exemple, inspirée de mes cuisses...
 
 
...une des variantes du baiser de Rodin
 
 
...un des pouces de César...
 
 
...qui ne sculptait pas que des pouces mais aussi des nichons (c'est pas une blague)
 
 
Bien qu'ayant réussi à élever notre niveau intellectuel l'espace d'1h30, car à notre grande surprise on a réellement trouvé l'expo intéressante, celui-ci est vite retombé quand Mandarine m'a appelée:
 
Mandarine: "Viens Duflan (c'est le surnom dont il m'affuble) je vais te sublimer."
 
Moi: "J'arrive"- ne voulant pas rater l'occasion d'une photo de moi réussie -
 
Mandarine: "Vas-y pose comme elles"
 
Moi: "T'es sérieux ?"
 
Mandarine: " Et voilà ma biche, maintenant tu as l'air mince".
 
 
 
Merci Niki de Saint Phalle...
 

22 octobre 2012

Week end à Appenzell

J'ai été un peu longue à démarrer ce blog, ça doit être le mythe de la lenteur suisse qui me gagne. J'ai estimé, comme on dit ici, qu'il n'y avait pas le feu au lac.
 
Alors avant de revenir dans d'autres articles sur ce que nous avons déjà pu découvrir de la Suisse en 8 mois, commençons par le plus frais, notre petit week end dans le canton d'Appenzell dont nous sommes rentrés hier.

 
Mandarine (qui sera sur ce blog le nom de code de mon conjoint pour lui préserver un relatif anonymat) étant en déplacement professionnel dans le nord-est de la Suisse je le rejoignais en voiture vendredi soir.

5 heures de trajet depuis Genève, dont 2h30 à écouter l'interview intégrale de Stéphane Eicher - seul chanteur suisse à s'être jamais exporté- sur la TSR, seule radio qui ne me condamnait pas au patois suisse allemand.

Alors que j'étais à 2 doigts de foncer volontairement dans un mur pour éviter d'entendre la 12ème chanson de son nouvel album, je retrouvais soudainement goût à la vie à la vue des paysages enchanteurs qui bordent la route qui mène à Appenzell.

 
 
Appenzell, c'est le canton le plus bouseux de la Suisse, pour vous donner une idée les femmes se sont vu accorder le droit de vote seulement en 1991 sur décision du tribunal fédéral et le canton d'Appenzell est le seul canton suisse où les votes ne se font pas dans l'isoloir mais à main levée sur la place du village !
 
On dirait le village d'Appenzell tout droit sorti d'un conte pour enfant avec ses alpages à perte de vue, ses façades joliment décorées... 
 
 
 
 
...et son attrait pour les nains de jardin, qui étaient en promo ce jour-là.
 
 
Que la tentation fut grande d'acquérir l'un d'entre eux pour mon ami Fred, grand amateur, mais lui en ayant déjà offert un pour ses 40 ans le mois dernier, je me suis ravisée.
Notez l'originalité du nain que je reluquais, ils sont fun ces suisses:
 
 
Si j'en crois ce qui est exposé dans les magasins, la tendance du moment à Appenzell est au cartable en peau de vache.
 
 
Mais Appenzell ne tire pas sa renommée de ses goûts plus que douteux, son fromage l'Alpenzeller est réputé dans toute la Suisse, tellement célèbre que des affiches 4x3 pullulent dans toute la Suisse même à Genève: celle des 3 consanguins des montagnes qui nous expliquent que la recette de fabrication du fromage est mieux gardée que le secret bancaire suisse, ben voyons.
 
 
Par souci scientifique nous nous sommes donc rués au restaurant chez Linde pour tester cet Appenzeller. Restaurant qui avait pour spécialité une fondue bien particulière: fromage, bière, lard et grappa. On a donc encore bouffé léger...
 
 
Comme c'était pas assez lourd pour nous, on a fini par un crumble à la rhubarbe accompagné d'une glace vanille.
 
 
Je vous rassure nous n'avons pas fait que bouffer, Mandarine a bu aussi.
Le fromage d'Appenzell est aussi connu que la liqueur et la bière produite sur place.
Visite très ludique de la brasserie et mus par le rigolo audioguide qui nous expliquait oh combien il est bon pour la santé de boire de la bière  -ils sont forts ces suisses- nous avons fait quelques emplettes à la boutique de la brasserie.

 
 
Avant de quitter Appenzell, il nous fallait ramener quelques souvenirs:
 
 
Quelques grammes d'Appenzeller spécial (palais sensible s'abstenir, on met 1/4 d'heure à s'en remettre), une bouteille de vin suisse et des Biberli, pain d'épice local fourré à la pâte d'amande.
 
 
Inutile de vous dire que la prochaine fois qu'on part en week end on emmène l'anneau gastrique.