Toujours à Bolzano, en Italie (décidément cette ville recèle bien des merveilles... voir Ötzi) nous nous sommes rendus au Mountain Messner Museum, comme son nom l'indique fondé par l'alpiniste Reinhold Messner, au château de Sigmundskron.
L'entrée du château est un mélange osé, mais qui fonctionne, de style médiéval et bouddhique.
La porte moyen-âgeuse est farouchement gardée par des lions, habituellement gardiens des monastères, et le château béni des dieux grâce aux drapeaux à prières tibétains qui volent au vent.
A peine entrés dans la cour du château, alors que La Mandarine plaisantait en disant "si on rencontre Messner je vais l'appeler Reinhold", voilà-t-y pas qu'on tombe réellement dessus !
Il était là attablé avec des amis et nous tels 2 pucelles on se demandait comment l'aborder.
Heureusement La Mandarine a dégainé son plus bel allemand (langue maternelle de Messner) et lui a demandé littéralement sans faire exprès "est-ce qu'on peut vous arracher une photo ? " ça a fait rire Messner qui a validé la demande.
Pour ceux qui se demandent pourquoi on était dans cet état d'excitation en le voyant, un rapide résumé s'impose: CE MEC EST LE DIEU VIVANT DE l'ALPINISME.
Et si il a gravé à jamais son nom dans l'histoire de l'alpinisme mondial, il a également défié la science en étant le 1er à gravir l'Everest sans oxygène alors que les scientifiques s'accordaient à dire que c'était physiologiquement impossible.
Il a ensuite été le 1er à gravir les 14 sommets de plus de 8000 m, toujours sans oxygène et sans assistance.
Il a réalisé tellement de prouesses qu'il serait bien trop long de les détailler ici, mais pour vous donner une idée c'est un peu le Zidane de l'Himalaya (sauf que Zidane, je vais encore me mettre tout Marseille à dos, je le déteste et qu'il ne lui arrive pas à la cheville).
Donc après avoir questionné La Mandarine sur son boulot, ce qui avait l'air de beaucoup l'intéresser vu que La Mandarine travaille pour une entreprise de poivrots, voilà la photo de nous 2 avec Reinhold Messner et sa légendaire tignasse.
Et à la question palpitante que tout le monde se pose, bien sûr que La Mandarine n'a pas osé l'appeler Reinhold.
Les groupies que nous sommes ont eu la délicatesse de se retirer au bout se 5 minutes et avons pu entreprendre la visite du musée-château sur un petit nuage sachant encore le maître dans les lieux.
L'intérieur du musée continue de varier les genres avec des pièces sombres et modernes qui font complètement ressortir l'éclat des photos de montagne qui y sont présentées,
d'autres pièces, qui elles, ont gardé un cachet particulier avec leurs murs de pierres originelles et leur sol réaménagé.
Au fil des pièces on découvre des objets bouddhistes qui lui ont été offerts lors de ses divers séjours en Himalaya.
Ici un Thanka tellement grand qu'il prend tout le mur, habituellement on en voit de cette taille uniquement dans les monastères.
Et ici un moulin à prière, qui lui prend toute la pièce
Dans une des pièces est aussi exposée la combinaison qu'il portait pour sa 1ère ascension de l'Everest sans oxygène.
Et cette petite pièce est consacrée aux photos de nombreux alpinistes morts en montagne, des enceintes laissent filtrer Blowing in the wind de Bob Dylan, et au risque de passer pour une quiche j'ai trouvé ça vraiment très émouvant.
La visite s'effectue dans un ordre bien précis et on rejoint les différentes tourelles (toutes plus belles les unes que les autres)
par de gigantesques passerelles qui offrent différents types de panoramas
Depuis celle-ci,
on a vue imprenable sur Bolzano et les collines qui l'entourent
Celle-là offre collines verdoyantes et sommets enneigés
Et grâce à ces 2 là
on peut admirer le vert éclatant des vignes sud-tyroliennes
Mais pour Messner qui a frôlé plusieurs fois la mort, dans cet écrin himalayen perché au-dessus du sud-Tyrol, Bouddha n'est jamais loin.