Nous voilà de retour à Genève après quelques jours de vacances en Suisse que je vais m'empresser de vous faire partager.
Commençons par nos 24h dans la station huppée de St Moritz.
St Moritz c'est là, dans le canton des Grisons, où l'on parle suisse allemand, romanche et italien (la frontière n'est pas loin) et pour les ignares qui se poseraient la question, oui, ça a un rapport avec la viande.
A l'origine simple station thermale, St Moritz est devenu depuis plus d'un siècle un lieu de villégiature hivernale où aiment à se cotoyer têtes couronnées, chefs d'état, magnats de la finance, stars du show biz et ramassis de putes slaves à l'allure de mannequin en quête de riches pigeons.
Depuis Genève il faut quand même compter environ 5h de voiture, et si l'on traverse en chemin quelques jolis villages de montagne, le col qui mène à la station est étrangement fantômatique.
Bien sûr 5h de voiture c'est pour nous pauvres gueux, car le gratin, lui, dispose d'une piste d'atterissage visible depuis les pistes, pour hélicos et jet privés.
St Moritz est une station tellement humble qu'ils arrivent même à faire snob dans leur descriptif, je cite: "A St Moritz le soleil brille plus fort, la neige est plus sûre et l'air sec est pétillant comme du champagne".
Arrivés en fin d'après midi (afin d'honorer le lendemain notre 1ère journée de ski de la saison) nous avons quitté notre hôtel sous la neige, par -8°(et pas assez couverts) dans le but de nous enivrer de ce champagne aérien.
L'église
La célèbre tour penchée de St Moritz (clocher incliné de l'ancienne église), le Pise des Alpes si vous préférez.
Les abords du lac pas encore gelé
Il est rassurant de constater que même à St Moritz il y a des neuneus, d'où ce panneau d'interdiction de faire le mariole sur la glace sous peine de couler.
Et si le reste de la ville est plutôt joli sous la neige...
...la balade tourne vite au safari de grandes marques, ce qui retire un peu de son âme au décor alpin environnant.
Le lendemain matin direction les pistes.
Le domaine skiable de St Moritz est l'un des plus étendu d'Europe il compte 350 km de pistes et 111 remontées mécaniques.
On peut accéder à certaines pistes en funiculaire
Ou, plus traditionnel, par un téléphérique qui offre un panorama féerique sur le lac en contrebas.
Les sapins ploient sous le poids d'une épaisse couche de neige fraîchement tombée.
Contrairement à Orcière Merlette où certaines pistes sont sponsorisées par Milka, ici, beautiful people oblige, c'est les montres suisses Oméga qui font leur pub.
Il fait -11°, donc on se les caille, mais heureusement le cerveau suisse adepte de confort a inventé cette géniale capotte pour télésiège rebaptisée par nous et à juste titre "le solarium" tellement il est agréable de pouvoir rejoindre les sommets tout en se réchauffant dans une bulle de soleil.
La mandarine en pleine seance bronzette dans "le solarium" par -11°
Les suisses ont aussi du génie en ce qui concerne leur tire-fesses. L'appellation qui leur correspond serait plutôt pousse-fesses mais ici on appelle ça des pioches.
Les pioches permettent de faire monter 2 personnes au lieu d'une, donc de gagner en débit, elles permettent aussi de faire la causette et surtout de se casser la figure très facilement pour peu que le ski d'e l'un des 2 fasse un petit écart.
La mandarine et moi avons du nous y reprendre à 2 fois au départ avant d'arriver à coordonner nos grosses fesses sur la pioche mais sommes arrivés en haut sans encombre. (Bon là en l'occurence c'est pas nous mais ça vous donne une idée).
Pour moi le must c'est d'avoir les pistes pour moi toute seule (quel style !) et comme nous étions en tout début de saison et en pleine semaine, c'était le cas.
La mandarine lui son truc c'est la poudreuse et là aussi il a été servi.
Le restaurant d'altitude "La marmite".
Ne vous fiez pas à son design de container douteux et à sa couleur criarde, La marmite est l'un des restaurant d'altitude les plus chics au monde (comme quoi être architecte pour riches et avoir des goûts de chiottes n'est pas incompatible).
Ce resto se targue même d'être le plus gros vendeur de caviar de toutes les Alpes.
En haute saison il écoule plus d'1 kg de caviar par jour !
C'est le rendez-vous alpin du gotha pour y déguster des mets hors de prix.
Sachez donc que s'il vous prenait l'envie de savourer un carpaccio de bœuf aux truffes accompagné de saumon fumé et de caviar il vous en coûterait la modique somme d'environ 400 € par personne.
Si d'aventure vous n'étiez toujours pas rassasiés, vous pourriez toujours vous laisser tenter par le fameux « Ballet Russe », un plat de blinis au caviar, pour environ 300 €.
Vous noterez que ces tarifs ne comprennent ni dessert, ni boisson.
Nous n'avons malheureusement -trop tôt dans la saison- croisé aucun moniteur de ski de l'hôtel Suvretta...
... qui, selon la légende alpine, portent une tenue de ski spécialement conçue pour eux par Prada.
Un dernier regard sur le lac de St Moritz avant de quitter cette station par laquelle nous n'avons pas été séduits.