Lundi matin je quittais la Suisse que j'aime tant, pour retrouver l'espace de quelques jours, pour cause d'obligation personnelle, le chaos indien dans lequel j'ai vécu et duquel je n'avais eu aucun mal à me déshabituer.
Je profitais du vol Genève-Zurich pour jeter un regard déjà nostalgique aux alpes enneigées.
Je profitais du vol Genève-Zurich pour jeter un regard déjà nostalgique aux alpes enneigées.
A mon arrivée à l'aéroport de Delhi, qui a été entièrement relooké il y a 2 ans, en regardant ces mains qui font mine de nous accueillir tout en zénitude je ne pouvais m'empêcher de penser...
... que par souci d'honnêteté ils auraient dû les positionner dans l'autre sens pour prévenir tous ces malheureux touristes à peine descendus de l'avion que d'une manière ou d'une autre ils allaient se faire entuber.
Outre le traditionnel accueil chaleureux de mes amis indiens de Delhi , Sumit et Nikita, je cachais ma joie à l'idée d'être de retour.
Jusqu'à ce qu'un événement imprévu vienne bousculer ma journée et me rappeler que si l' Inde ne devait avoir qu'une qualité ce serait celle d'être toujours là où on ne l'attend pas.
Je plante le décor. Delhi, quartier chic, 1er étage, début d'après midi.
Je fume ma cigarette sur le balcon et réintègre l'appartement sans m'apercevoir qu'on s'est embusqué dans mon sillage.
Alors que je m'apprête à sortir de ma chambre Niki me crie d'un ton menaçant :"Béné don't go out ! "
Mon cerveau occidental pris d'un coup de folie ne fait qu'un tour et pense à la maid qui a sûrement du faire les sols, mais soudain ramenée à une réalité indienne qui ne tient pas compte de ce genre de considération je reconsidère la chose.
C'est là, qu'au beau milieu du salon, j'aperçois un singe en train de bouffer une orange.
Niki part se réfugier dans sa chambre, moi par sens des priorités je fais des photos, (pardonnez la piètre qualité de la photo mais la seule chose à laquelle j'ai pensé c'est à ne pas mettre le flash de peur que le singe ne me saute dessus) et la maid, elle, regarde avec des yeux médusés la créature entre temps montée sur la table, engloutissant le repas qu'elle venait juste de préparer.
Aucune de nous trois n'a essayé de dégager le singe.
Qui s'est déjà fait agresser une fois par des singes en Inde (ce qui a été mon cas poursuivie par 8 langurs à Mussoorie et je vous assure que ce jour-là j'ai battu un record de sprint) connaît leur rapidité, leur violence, même quand on a eu la chance d'échapper à leurs dents sont acérées, à leurs morsures profondes et infectieuses voire mortelles s'ils sont enragés.
La maid, sans doute la plus aguerrie de nous 3, m'a sommée de m'enfermer dans la salle de bain de ma chambre afin de m'éviter d'être sur le chemin de la bête quand il déciderait de ressortir par le balcon.
Il est sorti tel qu'il était venu, en sautant du 1er étage, tel un gentleman primate cambrioleur.
Non sans avoir auparavant suivi scrupuleusement l'élégant adage marseillais : "Fais du bien à Bertrand il te le rend en cagant".
C'est sur cette note poétique que se termine cette mésaventure et j'en profite pour dédier également le titre de cet article à la majorité des hommes qui peuplent ce pays.
Je vais encore me faire des amis...