17 septembre 2013

Combats de reines

Article dédié à Aurélie Patio et Vincent Papillote avec qui nous aurions aimé partager ce moment.

Je m'étais promis de ne pas quitter la Suisse sans avoir assisté à un combat de reines.

Le combat de reines est une tradition de combats de vaches des pays autour du Mont Blanc encore très vivace en Suisse.
Halte-là ! Ardents défenseurs de la cause animale (dont je fais partie aussi, moi qui ne tue un moustique qu'en cas de légitime défense).
Sachez qu'il est dans le caractère intrinsèque des vaches de la race d'Hérens (prononcez Hérein) de se quereller.
D'ailleurs rien qu'avec leur carrure, elles pourraient faire passer certains taureaux pour des fiottes.


Après un rude hiver passé dans l'étable, le jour de la montée à l'alpage, qui porte le nom d'Inalpe en Suisse, donne lieu à une remise en question de la hiérarchie existante et occasionne donc des combats pour en établir une nouvelle.
Le combat de reines n'est autre que la transformation d'un rituel naturel en spectacle.

Quand on arrive à Chandolin, pour assister en ce 23 juin, jour de l'inalpe, aux combats, il faut d'abord emprunter le joli télésiège du Tsapé,


et piétiner des milliers de pissenlits 


avant de les apercevoir au loin, toutes réunies sur le 1er alpage


Les villageois sont déjà là, dont certains drapés dans des couvertures de survie, des fois que le combat durerait plusieurs jours...


 Aucune mise en scène humaine, les combats se déroulent naturellement, souvent plusieurs en même temps.


Quand on arrive à en suivre un en entier comme ici, même si ça ne dure que quelques secondes c'est très intense et j'avoue que nature ou pas, j'ai souffert pour elles.





Une fois la démonstration de force effectuée, le fermier les éloigne pour les empêcher de combattre à nouveau, afin d'éviter les blessures.



Après une heure de combats, les vaches sont ramenées à l'étable afin de procéder à la bénédiction du troupeau.
Pendant que les premières rentrent, les autres en profitent pour recommencer à se castagner, c'est plus fort qu'elles.
L'une de ces 2 là a bien failli dévaler la pente et le combat était si violent qu'elles en ont déplacé leur abreuvoir. Les fermiers ont du arriver en renfort pour les séparer.

 
Au moment d'entrer dans l'étable les caractères se dessinent:
 
 Il y a les dociles,


les curieuses,


les envahissantes,


et les récalcitrantes.


Heureusement Mémé blouson rouge et bâton de pèlerin entre en scène, le pied déjà levé pour le lui mettre au cul.


Je tourne la tête et l'espace d'un instant les drapeaux à prières tibétains et les montagnes en fond donne aux montagnes suisses un air d'Himalaya 


Je reviens vite aux Alpes quand mes yeux se posent sur l'abreuvoir à binouses


et sur le prêtre en train de tremper des fleurs de pissenlit dans une carafe d'eau, en guise de goupillon et d'eau bénite.


Il secoue ensuite son bouquet pour bénir le troupeau,

devant le regard fasciné de la relève des garçons vachers de Chandolin.


Les festivités continuent autour d'une raclette d'alpage pour mon plus grand plaisir.


Puis vient le moment de partir.
Je contemple avec émotion une dernière fois ces alpages suisses que j'aime tant car je sais que je ne les reverrai pas avant longtemps.
La Mandarine est muté à Sydney, c'était notre dernier dimanche en Suisse et il était important pour moi de finir en beauté.



3 commentaires:

  1. Merci pour ce bel article!!! Je note de ne surtout pas manquer le combat des reines l'année prochaine.
    Et j'attends le blog de vis ma vie en Australie avec impatience ;-)
    Bises,
    Aurélie Patio

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    1. Merci Aurélie Patio,
      J'espère que vous allez bin et je te fais un mail perso très prochainement.
      Bisous

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  2. j'ai entendu parler de ça pour la première fois dans un bouquin que j'ai lu chez toi. ou relu d'ailleurs. premier de cordée ?

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